La mission Bienvenue en Palestine : un pari déjà gagné !
Publié le 12 Avril 2012
Plus de 1200 femmes, hommes et enfants ont acheté un billet d'avion pour se rendre à Bethléem ce week-end,
afin de montrer leur solidarité au peuple palestinien que l'on essaie de rayer de la carte, avec la complicité de nos
dirigeants.
Nous remercions ici toutes celles et tous ceux qui ont répondu à l'appel au secours lancé par quelque 25
associations de la société civile palestinienne dans le cadre de l'initiative « Bienvenue en Palestine », du 15 au 21 avril
2012. Merci d'avoir accepté de montrer au monde entier, et malgré toutes les formes d'intimidation, que la Palestine n'est pas un mot
honteux, ni une destination interdite.
La Palestine, toute la Palestine est sous occupation. Tous les Palestiniens sont prisonniers, et en plus ils seraient
privés du droit de visite ?
De quel droit ?
Un grand merci aux syndicats aériens (la CGT et Sud) qui ont envoyé des communiqués de soutien à Bienvenue en
Palestine.
De même qu'au MRAP qui a voté, à l'occasion de son congrès national, une motion de soutien à cette
initiative.
Merci aux nombreuses personnalités, candidats à la présidentielle, élus, qui nous ont également transmis leurs
encouragements et félicitations.
Merci au maire de Bethléem pour sa lettre d'invitation nous disant tout le bonheur qu'il aura à nous
accueillir.
Merci au Gouverneur de Bethléem pour son chaleureux soutien.
Et tous nos remerciements aux familles et associations palestiniennes qui préparent notre accueil dans les meilleures
conditions.
(Vous trouverez toutes ces informations sur le site http://www.bienvenuepalestine.com, sa page officielle Facebook associée, ainsi que sur
http://www.europalestine.com, ou encore avec le Twitter @touspalestine)
Le gouvernement israélien voudrait nous faire passer pour des terroristes, dont le seul objectif serait
d'aller "créer des incidents" à l'aéroport de Tel Aviv, et il annonce qu'il bloquera tous les passagers qui "créeraient des troubles
à l'ordre public".
En bonne logique, il ne devrait donc bloquer personne puisque notre but n'est pas de manifester à l'aéroport
"Ben Gourion" mais de nous rendre en Cisjordanie, où nous sommes attendus pour le lancement de la construction d'une école
internationale, d'un musée sur l'histoire des réfugiés palestiniens, la réparation de puits endommagés par les colons, et la
plantation d'arbres fruitiers.
Si Israël n'avait pas détruit ou confisqué les aéroports nous permettant d'atterrir dans les territoires palestiniens nous
aurions pu nous dispenser de transiter par Tel Aviv.
Mais il n'existe pas d'autre moyen de s'y rendre, et Israël refoule de manière quasiment systématique tous les voyageurs
qui annoncent se rendre en Cisjordanie.
Tous ceux qui sont soupçonnés de sympathie pour les Palestiniens se voient même contraints de signer un
engagement à ne pas se rendre en Cisjordanie "au risque de passer 2 ans de prison en Israël", en plus des interrogatoires et fouilles
humiliantes et interminables.
Ceci est parfaitement intolérable. Nos gouvernants laissent faire. Pas nous. Et s'ils veulent une fois de
plus se coucher devant les diktats du gouvernement d'extrême-droite israélien, ils montreront leur mépris du droit international et
des droits de l'homme. Ils montreront qu'ils ont fait le choix de l'occupant. Ils montreront qu'il y a un blocus non seulement sur la
bande de Gaza mais aussi sur le reste de la Palestine.
Qu'y a-t-il qu'on ne puisse aller voir en Cisjordanie ?
Les responsables du Quai d'Orsay ont été bien incapables de nous le dire. Reçus le 27 mars à la demande du
ministère, les coordinateurs du groupe français pour la mission Bienvenue en Palestine se sont entendu dire que le gouvernement
français n'envisageait aucune sanction contre Israël, y compris quand des diplomates français sont maltraités ou blessés en
Palestine.
"Les sanctions ne sont pas efficaces. Nous venons d'ailleurs de recevoir des opposants syriens qui estiment
que les sanctions contre la Syrie sont inutiles et qu'il faut une intervention militaire", nous a déclaré textuellement un
haut-fonctionnaire du ministère, M. Alexis Le Cour Grandmaison. Ce à quoi nous avons répondu : "Nous ne sommes pas venus réclamer un bombardement sur Israël, même si son gouvernement n'est pas moins nocif que ceux des pays que vous vous permettez de bombarder".
En tout cas, les politiciens qui espéraient pouvoir mener leur campagne électorale en occultant l'occupation,
la colonisation et la dépossession galopantes de la Palestine, en sont déjà pour leurs frais. Les femmes et les hommes de conscience,
en s'engageant dans cette mission internationale de solidarité avec le peuple palestinien, les ont contraints à parler de la Palestine.
Nous vous appelons toutes et tous à soutenir les volontaires de la mission « Bienvenue en Palestine »,
notamment si un quelconque obstacle était opposé à leur départ, imminent maintenant, dans les aéroports français et européens, ou
encore si le gouvernement israélien les empêchait de se rendre à Bethléem.
La délégation française de « Bienvenue en Palestine » (contact@bienvenuepalestine.com)