Les chars israéliens à nouveau dans Gaza
Publié le 18 Avril 2008
ont été assassinés vendredi 11 avril
par les forces israéliennes d’occupation - Photo : AFP
Cette fois encore, le bilan est terrible puisque le raid a fait au moins quatre victimes civiles, dont un enfant de dix ans tué par un tir de char près du camp de réfugiés de Boureij. Le jeune Riyad Owayssi qui a eu le malheur de se trouver à trop grande proximité des blindés israéliens, a été atteint par un tir d’obus. Par ailleurs, une dizaine d’autres personnes, dont plusieurs adolescents, ont été blessées dans cette incursion qui se prolongeait au moment où ces lignes étaient écrites.
L’attaque israélienne est intervenue en représailles à une action commando de militants du Djihad islamique mercredi contre le terminal de Nahal Oz, seul point de transit des carburants entre Israël et la bande de Gaza ; action au cours de laquelle deux policiers israéliens ont été tués. Dès jeudi, l’aviation israélienne avait mené un raid dans le sud de la bande de Gaza, liquidant d’un tir de missile deux militants du Hamas âgés d’une vingtaine d’années. Ils auraient fait partie d’une unité de combattants palestiniens stationnée à la frontière, aux confins d’Israël et de la bande de Gaza, pour faire face précisément à d’éventuelles incursions israéliennes. « Le Hamas aujourd’hui dirige la bande de Gaza et cette organisation et ses membres portent la responsabilité de cette terreur incessante. Il devra supporter le prix inévitable de ces actions », avait déclaré jeudi soir, peu de temps avant le déclenchement de l’offensive, le premier ministre israélien, Ehud Olmert. Sans mesurer combien le recours d’Israël au terrorisme d’État accentue toujours davantage les souffrances et le désespoir de populations, littéralement enfermées dans Gaza. Ce qui constitue, de fait, la plus efficace des propagandes de recrutement pour les groupes islamistes armés palestiniens.
En fait l’attitude des autorités israéliennes, quand elles usent de cette logique propre à alimenter le cycle de la violence ou quand elles poursuivent la colonisation, devrait pour le moins susciter des réactions fortes de la communauté internationale et singulièrement de l’Europe. Car on ne peut bien entendu espérer guérir cet abcès de fixation que constitue plus que jamais la question proche-orientale en continuant à faire preuve, à l’égard de l’un des protagonistes du conflit, d’une complaisance si grande qu’elle s’apparente à de la démission. Et tant il est évident que, dans ces conditions, le processus dit de paix défini à Annapolis à l’automne dernier n’a pas la moindre chance d’aboutir.